lundi 30 juin 2008

Chromatisme - Violet

Femme, triste à mourir
C’est jour de grandes peines pour toi.
Je le vois bien, depuis le temps
Tes yeux sont bleu et rouge au-dessus
Violet par en-dessous, tout mêlés.

Tu es :

....Anémone pâlotte
....Ivresse des sept douleurs
....Arôme de l’affliction
....Drapé pervenche
....Halo aqueux
....Salure sanctifiée
....Améthyste et safran
....Fugue de Kupka
....Insecte exotique
....Bariolage de Valence
....Drapeau françois
....Frange nuageuse
....Vapeur d’iode
....Violet de manganèse
....Larmes douce-amère
....Vitrail éclaté.

Tu es belle, en fin de compte.
Mais, si c’est de ma faute, tue-moi !

Pierre Rousseau, Échancrures, 1995.

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dimanche 29 juin 2008

Atypique - La fenêtre a des yeux

Dans le Vieux-Québec
Photo: Pierre Rousseau (2008)

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samedi 28 juin 2008

Histoire de voir - Relation père-fils

Ici, l'auteur s'intéresse aux Amérindiens. « J’en ai vû un, écrit-il, qui après avoir dévoré sa femme & six enfans qu’ils avoient, disoit n’avoir été attendri qu’au dernier qu’il avoit mangé, parce qu’il l’aimoit plus que les autres, & qu’en ouvrant la tête pour en manger la cervelle, il s’étoit senti touché du naturel qu’un pere doit avoir pour ses enfans, & qu’il n’avoit pas eû la force de lui casser les os pour en sucer la moüelle. » (Sources)


JÉRÉMIE dit Lamontagne, NICOLAS. Relation du détroit et de la baie d’Hudson (1720).

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jeudi 26 juin 2008

Clin d’œil - La laitière en train de...

Voltaire, fin observateur et fin philosophe, cite un cas connu de lui : «Nous avons connu le trésorier Paparel qui mangeait les déjections des laitières; mais ce cas est rare, et c’est celui de ne pas disputer des goûts.»


Voltaire,
Dictionnaire philosophique.


La petite laitière de Martin Drolling vers 1795
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mercredi 25 juin 2008

Poésie - Le noir sort

Je ne peux réparer
.....le temps
Comme je ne peux réparer
.....la vague brisée.

Le temps me bat
.....À me faire mal.
Qui entend mes cris ?

Mes pas martèlent
.....les pavés
Au lieu de les lancer
.....dans la vitrine.
Mes yeux sont battus
.....Comme la terre.
Mon regard ne me mène pas
.....toujours
.....Où je veux.

Sournois, le temps mêle
.....les cartes.
Le noir sort.
Je coupe.

Pierre Rousseau, Les fillettes du roi, Guérin Éditeur, 1998.

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samedi 21 juin 2008

Chromatisme - Blond de thé

«Et elle vous dévisage, défiante et mauvaise, de ses splendides yeux d'un blond de thé qui se fonce...»

Joris-Karl Huysmans, Trois églises et trois primitifs (1908).

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vendredi 20 juin 2008

La musique - Damner Dranem



Armand Ménard, dit Dranem, créa un personnage de faux niais. Chansons idiotes à l’appui. Tant qu’à dire, d’un niaiseux l’autre, a-t-il pensé. Son plus grand succès: Les petits pois (25000 exemplaires vendus en 1904).





Extrait

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jeudi 19 juin 2008

L’art - Stèle funéraire

«L'œuvre d'art est donc la trace que la personne créatrice laisse pour permettre aux autres de remonter jusqu'à elle et certifier son existence, c'est-à-dire sa persistance à avoir été. Véritable stèle funéraire, l'objet d'art rappelle qu'un tel ou qu'une telle a vécu, est mort ou morte et que son œuvre faite de beauté, d'originalité, de matière, de mots résiste au temps. En regard de l’accomplissement de son œuvre, la personne créatrice ne fait pas dans la pulsion de mort, mais dans le lien, le fil qui relie le passé au futur.»


Pierre Rousseau, Plaidoyer pour la créatitude, 2001.

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mercredi 18 juin 2008

Chromatisme - Blanc de vache

«Ses yeux, ses yeux sont des colombes dans leur bain
..Qui tout joyeusement se lavent dans du lait»

Le Cantique des Cantiques

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lundi 16 juin 2008

La littérature - Lunettes noires

Dans Marcel poursuivit par les chiens, de Michel Tremblay, Marcel veut coucher avec ses lunettes noires qui le rendent invisible.


Pour Montherlant, «[les lunettes noires] attirent l’attention. Pourtant, sensation que l’on voit sans être vu. Tout ce que l’on dérobe en dérobant son regard. — Ses yeux pleins de danger donné et subi.» Montherlant, Carnets: années de 1930 à 1944.
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vendredi 13 juin 2008

D'yeux - Morceaux d'ovaires

Vitrail de la Tour St-Benoît (Détail)
Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac

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lundi 9 juin 2008

Lacrymatoire - Investir

«[...] parce que les yeux fermés savent mieux que le jour l’arrière‑pays où les larmes n’ont plus de sens.»

Yves Préfontaine, Le vent investit la contrée...
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dimanche 8 juin 2008

Ça crève les yeux - Philosophie

«[Démocrite], ce beau philosophe se creva les yeux pour descharger l’ame de la debauche qu’elle en recevoit, et pouvoir philosopher plus en liberté.»


Montaigne, Michel de. Essais.

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samedi 7 juin 2008

Poésie - La méchante

J’ouvre mes yeux,
Comme on ouvre un ventre.
Le soleil éclaire mes renflements
Sous la couverture rose,
Plus rose que les mamelons
.....d’une fille pâle.

Je m’étire.
Ma colonne vertébrale craque,
.....De tout son long,
Un pétillement d’os,
Un écrasement d’insecte.

Dans la garde-robe,
La Mort agite ses dix milles doigts,
Fait craquer ses jointures
..... une
..... par
..... une.

« Tu fais exprès, hein ? »

Elle ne répond pas.
Elle est quelques fois méchante,
Comme un enfant qui s’ennuie.


Pierre Rousseau, Les beaux naufrages, 2004.

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vendredi 6 juin 2008

La littérature - Salammbô

«[...] et dans les paupières à demie closes il y avait une gaieté silencieuse et presque outrageante.»

Gustave Flaubert, Salammbô.

Auguste Rodin, Salammbô

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jeudi 5 juin 2008

Témoin oculaire

Le chauffeur de taxi mange un pogo.

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mercredi 4 juin 2008

L’art - L’Annonciation

«L’annonce faite à la Vierge Marie par l’ange Gabriel est plus spectaculaire que le petit sac accroché à la poignée des portes, le fameux Public-Sac. Fra Angelico n’aurait jamais peint madame Cellulite Bigoudis saisissant mollement le dit sac annonçant les spéciaux chez Zellers ou Wall-Mart. Il manquerait une certaine conception virginale. Ave, Maria ! sonne comme dénonciation

Pierre Rousseau, Caducité, 2001.

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