mardi 21 avril 2009

Poésie - Mémoire moelle

Au coup de minuit,
Près du carré Viger,
Les ridicules pigeons s’envolent
Par les vitraux éclatés de la vieille église.

Dans les ruines sacro-saintes,
......les cierges s’étalent,
......les parures ternissent,
......les péchés expirent,
......les statues gisent cadavres.

Un jour,
L’ange blanc retroussera nos mots qui parlent
......de guerre,
......de haine,
......de détresse.
Une nuit,
L’ange noir cueillera nos rêves d’enfants
......pour faire nos rires du lendemain.

Alors que nous nous promettons Amour et Rire,
L’horizon divague au fond de nos mémoires catacombes,
Les sacrements se greffent aux nuages brûlants
Et les petites bêtes fragiles chantent à pleins poumons.

Assis sur son séant,
Entre ses contradictions,
L’homme ne se fait plus prier
Pour intimider, à froid, la moelle des âmes.

Pierre Rousseau, Sur le dos de la nuit, 2005.

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