jeudi 3 septembre 2009

Poésie - Hématome

L'enfant pose ses mains ouvertes
Sur les carreaux de la fenêtre,
Comme deux insectes difformes ;
Puis, sur un autre, celui du milieu,
La pointe de sa langue,
Le nombril du monde, avant l’adulte.

Sur son cœur,
Il y aura désormais une tache,
Une pierre d’azur,
Un lapis-lazuli,
Une ombre bleue remplie de nuances,
Qui rendra une petite douleur
à la pression du doigt.

Les mains montrent...
Plus qu’elles ne retiennent.

Pierre Rousseau, Les beaux naufrages, 2004.

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