Les volets de la maison familiale
claquent au vent,
Comme des mains giflant un visage.
Les clôtures sont vermoulues.
On a coupé les aulnes le long de la rivière.
La petite chaise berçante,
Décapée et donnée
à une quelconque fillette.
Le nouveau voisin se berce
sur la sienne,
En regardant passer les écolières
sur la route vicinale.
Dans le sombre salon
De la maison sombre
Des sombres parents,
La mère arrange des fleurs séchées
Et le père nettoie sa pipe.
Dans un coin,
Un paquet de linge sale en tapon.
Dans un autre coin,
Posé à même le sol,
La photo de l’enfant,
Vêtu de son blazer du dimanche,
Dans lequel il entrait,
Comme s’il se glissait dans la vase de l’étang
Pour cueillir des œufs de grenouilles.
Heureusement, ses mains dépassaient.
claquent au vent,
Comme des mains giflant un visage.
Les clôtures sont vermoulues.
On a coupé les aulnes le long de la rivière.
La petite chaise berçante,
Décapée et donnée
à une quelconque fillette.
Le nouveau voisin se berce
sur la sienne,
En regardant passer les écolières
sur la route vicinale.
Dans le sombre salon
De la maison sombre
Des sombres parents,
La mère arrange des fleurs séchées
Et le père nettoie sa pipe.
Dans un coin,
Un paquet de linge sale en tapon.
Dans un autre coin,
Posé à même le sol,
La photo de l’enfant,
Vêtu de son blazer du dimanche,
Dans lequel il entrait,
Comme s’il se glissait dans la vase de l’étang
Pour cueillir des œufs de grenouilles.
Heureusement, ses mains dépassaient.
On ne serre la vie contre soi qu’à mains nues.
Pierre Rousseau, Les beaux naufrages, 2004.
Pierre Rousseau, Les beaux naufrages, 2004.
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