Un jour, tu arriveras à la lunaison des loups-garous
Le cœur ouvert à l’opération maligne du temps
Toussotements et rires s’entremêleront confus
Dans les plaies béantes de tes amours mortes.
Un jour, ton sang giclera de tes pores orifices
Ta bonté dévorera les hurlements dormeurs
Murmures et grognements fusionneront, maléfices
Dans tes rêves et yeux de marbre blanc.
Un jour, tes désirs succéderont aux songes sournois
Quand viendra à toi la folle femme désirable
Belle louve à vulve saignante, maîtresse lamproie
Qui appliquera sur ta plaie ses lèvres ventouses.
Un jour, tu disparaîtras dans quelques vaines migrations
Poitrine entrouverte sur les battements glauques
S’envoleront de ta cage des oiseaux tout plein de cris
En l’instant léchés plumes et becs par la femme chimère.
Un jour, quand tu n’effrayeras plus par ta fureur de vivre
Tu emporteras la femme très loin de ce monde mesquin
Dans une sphère lumineuse sans sinistres sanglots
Boule de cristal remplie d’aurores aux milles réveils.
Pierre Rousseau, Échancrures, 1995.
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