Les nuits noires d’étoiles,
....En citadins bâtisseurs,
Nous fripons la matière dure
....Au bout des seins
Des vierges matins à venir.
Dans nos têtes lentes,
Nous bâtissons des cathédrales où
....Nulle jouissance
....Nul amour diamant
Ne pénètrent.
Nous jouons à faire semblant
Que le monde
Ne sera plus jamais pareil,
Tel que convoité
En façon et manière.
Blottis entre l’eau et les fruits,
Nous craignons l’avenir
Comme on craint la soif.
Silencieux,
Indifférents aux mille ardeurs
....Des patients artisans,
Nous fermons nos yeux.
Des gouffres s’ouvrent
....Sous nos iris,
Immenses alvéoles noires
................Avaleuses de rêves.
Nous ne sommes pas
....À la hauteur
Des précaires bénéfices
«Quand l’engoulevent,
Ivre de conquêtes,
La gueule grande ouverte,
Avale
........L’espace
........Et l’air du temps»
Entre nos mains inertes.
Pierre Rousseau. Sur le dos de la nuit, 2005.
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