dimanche 31 mai 2009
samedi 30 mai 2009
vendredi 29 mai 2009
jeudi 28 mai 2009
mercredi 27 mai 2009
Clin d’œil - La p'tite Martin
Au party du père Gagné
Tout le monde s'est saoulé
Vers une heure du matin
On voyait pu la p'tite Martin
On l'a cherché, on l'a trouvé
Buvant la crème du laitier
On lui a donné un verre de bière
Pour qu'elle oublie toute l'affaire
Vers deux heures du matin
On voyait pu la p'tite Martin
On l'a cherché, on l'a trouvé
Frottant le tuyau du plombier
On lui a donné un verre de bière
Pour qu'elle oublie toute l'affaire
...
(et ainsi de suite)
Mangeant le boudin du boucher
Frottant la carotte du fermier
Enfilant l'aiguille du couturier
mardi 26 mai 2009
lundi 25 mai 2009
Poésie - Béatrice
J'attends Béatrice
Dans la ruelle.
Mon cœur clignote
Dans une zone défendue.
Béatrice a la peau noire.
Une belle jeunesse grésillante,
Un feu couvant,
Un chrême enflammé.
Béatrice laisse derrière elle,
Une traînée de lavande,
En longues et minces effluves.
Le vent soulève sa jupe,
S’y complait un long moment.
Je la suis de loin,
Pour prendre d’elle
Ce qu’elle ne peut retenir.
Béatrice a dix-neuf ans,
Pas très belle,
Mais un corps potable
Comme un vin.
Une sensualité à fleur de peau,
Dans ses yeux,
Sur ses lèvres,
Dans cette façon qu’elle a
De retrousser son nez,
Comme une gamine.
Béatrice fait le chemin,
Ouvre ses reins à tous,
Fesses molles et cul dur,
Pour son bien-être pécuniaire,
Mais ajourne le projet
De m'aimer au-delà des mulsions,
Et passe son chemin,
Pour défaire ailleurs
D’autres nœuds sexes.
J’accompagne Béatrice un bout de chemin.
La musique chuinte de son baladeur,
Se fait toute petite dans ses oreilles,
Un frémissement d’insecte,
Presque un gémissement.
Puis Béatrice disparaît
Au coin de la rue,
Tel un ensoleillement de minuit.
Pierre Rousseau, Les beaux naufrages, 2004.
dimanche 24 mai 2009
samedi 23 mai 2009
vendredi 22 mai 2009
jeudi 21 mai 2009
Poésie - Impureté
La pluie de la nuit passée
A dilué les couleurs
Des dessins tracés à la craie sur le trottoir.
Les coulisses ont formé
Une œuvre effrayante,
Des griffures sur la carapace
D’un animal fabuleux.
Confiante en sa bonne étoile,
La fillette joue dans cet autre monde.
Dieu voit le dessus de sa tête,
Ses épaules,
La courbe de son dos
Quand elle se penche légèrement
Avant de sauter,
Ses souliers luisants,
Trempés dans une encre bleu-noir,
Et chatoyants,
Comme les carapaces irisées des scarabées.
Surtout ses jambes grêles,
Comme celles des marionnettes,
La maigreur de son âge.
Dieu pèche par les yeux,
L’impureté toute crue.
Le paradis est à ses pieds.
Pierre Rousseau, Les beaux naufrages, 2004.
mercredi 20 mai 2009
mardi 19 mai 2009
lundi 18 mai 2009
dimanche 17 mai 2009
Poésie - Noblesse
Nous ne fréquentons plus personne.
Des jours à la chaîne,
Tristes et monotones comme une corvée,
À s’ennuyer dans l’appartement,
À jouer aux cartes,
À philosopher.
Chaque soir du jour,
Nous descendons au centre de la ville,
Pour lui rentrer dedans,
Comme dans un sarcophage.
Nous nous nourrissons à même son nombril.
Nous faisons de longues marches.
Nous jouons aux citadins en crachant partout.
Nous marquons notre territoire.
La ville est une putain,
Ennoblit de beautés et de laideurs.
La Corriveau.
Néfertiti.
Et nous,
Jamais satisfaits,
Jamais heureux
De découvrir la vie
Comme on découvre une épaule.
Pierre Rousseau, Les beaux naufrages, 2004.
samedi 16 mai 2009
vendredi 15 mai 2009
jeudi 14 mai 2009
mercredi 13 mai 2009
mardi 12 mai 2009
lundi 11 mai 2009
dimanche 10 mai 2009
Poésie - Pour ainsi dire
Nous appréhendons la ville endormie
Où grouillent des milliers de personnes
...pour ainsi dire pauvres,
...pour ainsi dire misérables
...pour ainsi dire sans ressources aucunes
Sauf une lueur, là, dans le fond de leur œil
Qui endigue notre aplomb.
Nous n’avons pas su leur dire,
leur redire
Ce qu’il y avait à dire,
à redire...
Il ne restera bientôt plus
Dans l’obscurité enclenchée,
Que la voie lactée,
L’écume blanchâtre sur la dent de Dieu.
Nous n’avons pas su faire,
refaire
Ce qu’il y avait à faire,
à refaire...
Dans la ville à odeur de renfermé,
Hérissés de bonheur,
Nous souffrons de tant souffrance.
Persévérants, nous guettons,
Dans les vies distendues,
La pauvreté fièvre mâcher les restants d’anatomie.
Dans la ruelle borgne,
Où s’étirent les grands détachements,
Les résidus de hasard s’épanchent
...sur les mots embaumés,
...sur les gestes momifiés.
Les itinérants sont en sursis,
Flétris, mais non encore évacués.
Nous n’avons pas su prédire,
Nous ne saurons pas défaire.
Pierre Rousseau, Sur le dos de la nuit, 2005.
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jeudi 7 mai 2009
mercredi 6 mai 2009
mardi 5 mai 2009
Chromatisme - Sept petites lampes
Pierre Rousseau, Jaculari, 1994, roman (inédit).