Nous appréhendons la ville endormie
Où grouillent des milliers de personnes
...pour ainsi dire pauvres,
...pour ainsi dire misérables
...pour ainsi dire sans ressources aucunes
Sauf une lueur, là, dans le fond de leur œil
Qui endigue notre aplomb.
Nous n’avons pas su leur dire,
leur redire
Ce qu’il y avait à dire,
à redire...
Il ne restera bientôt plus
Dans l’obscurité enclenchée,
Que la voie lactée,
L’écume blanchâtre sur la dent de Dieu.
Nous n’avons pas su faire,
refaire
Ce qu’il y avait à faire,
à refaire...
Dans la ville à odeur de renfermé,
Hérissés de bonheur,
Nous souffrons de tant souffrance.
Persévérants, nous guettons,
Dans les vies distendues,
La pauvreté fièvre mâcher les restants d’anatomie.
Dans la ruelle borgne,
Où s’étirent les grands détachements,
Les résidus de hasard s’épanchent
...sur les mots embaumés,
...sur les gestes momifiés.
Les itinérants sont en sursis,
Flétris, mais non encore évacués.
Nous n’avons pas su prédire,
Nous ne saurons pas défaire.
Pierre Rousseau, Sur le dos de la nuit, 2005.
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dimanche 10 mai 2009
Poésie - Pour ainsi dire
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