J’attends sur la rue Sanguinet, la fille,
La remorqueuse de loques humaines
Utile en sa manière, offerte au gueux.
Mon cœur clignote dans une zone défendue,
Ma vie ne vaut rien, nulle belle réalité,
Guère plus qu’une queue dans un corps à vidange.
Vulgaire vie vide comme un trou de balle
.....Dans la tempe du bonheur.
Je paierai tout ce que la putain voudra,
Argent canadien ou dollars US,
Mais taxes en sus des nuits blanches,
Plus quelques morsures sur ses aréoles dures.
Je sais toujours quoi faire de l’indécence,
La chasteté n’est pleinement profitable
Qu’aux putes des grands boulevards,
Vulgaires sorcières qui se jouent de mes illusions,
.....Quand la nuit farfouille le froufrou de l’aube.
Si la fille conciliante ne vient pas
Dans mon sombre passage à vide,
Je tendrai mes bras à quelques vieilles filles esseulées,
Muses araignées qui me feront écrire un poème,
Une petite prière, menue comme un nombril,
Avec comme sujet mon rendez-vous raté avec la vie.
J’avouerai tout ce que la chair endormie voudra,
La convenance belle et dure aux dents longues
N’est profitable qu’aux poètes des grands chemins,
Vulgaires sorciers qui se jouent d’eux-mêmes
.....À grands mots suçant la glaciale jouissance.
Pierre Rousseau, Échancrures, 1995.
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mercredi 9 décembre 2009
Poésie - Muse araignée
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