jeudi 31 janvier 2008
mercredi 30 janvier 2008
La littérature - Au lit
«Au lit.
Lui (ou elle) — Qu’est-ce que tu disais, que ça ne te faisait pas plaisir ? Tu fermes les yeux. Tu vois bien que tu jouis.
Elle (ou lui) — Je ferme les yeux pour ne pas te voir.»
Montherlant, Henry de. Carnets: années de 1930 à 1944.
mardi 29 janvier 2008
Clin d’œil - Trois pommes et un thermomètre
lundi 28 janvier 2008
dimanche 27 janvier 2008
D’yeux - Charmante fureur
« [Le Seigneur] a tué tout ce qui charmait les yeux ; il a répandu sa fureur […] » (Lam 2,4)
samedi 26 janvier 2008
Poésie - Nœuds de cristal
Heureux,
Nous rachetons à vil prix
La brillance des nuits noires,
Hachures racines
Dans le creux de nos cous,
Jarretelles autour des nues
Enflammées d’astres.
Heureux,
Nous cisaillons le plomb
Des lourdes neiges,
Bataillons loufoques
Dans l’immensité de l’univers.
Heureux,
Nous nacrons le fer des rais-de-cœur
En jaspe sanguin
Dans la clarté des regards
Des milles et une nuit.
Heureux,
Nous soufflons sur le ventre
De l’enfant blond
Qui rie aux éclats
Sur l’édredon de feuillage
D’automne bronze.
Alors que les noeuds de cristal
.........Se
.........Défont
.........Dans
.........La
.........Chaleur
.........Des
.........Jaspes
.........Noirs,
Sur le rebord des fenêtres,
Nous respirons les corps parfums
De la nuit maternante.
Pierre Rousseau, Sur le dos de la nuit, 2005.
vendredi 25 janvier 2008
jeudi 24 janvier 2008
mercredi 23 janvier 2008
mardi 22 janvier 2008
lundi 21 janvier 2008
Poésie - Mille rubis glaçons
Certaines nuits,
Nos cœurs sont durs,
Durs de tant de dureté,
Avec, dedans,
Des âmes conceptrices
De mille rubis glaçons,
Puisés à même l’histoire écarlate
De tous les proscrits de la ville.
Nos prunelles sont remplies
.....de roches
.....de cailloux
.....de pierres
Larmes breloques,
Hématites trahies
Par la profondeur de la nuit
Ouverte aux cernes sanguins.
Nos regards récifs se portent sur
.....les gens
.....les choses
.....les lâchetés.
Nos mirages passent outre
.....l'eau
.....le feu
.....le vent
.....la terre
.....l’orgasme.
Toute la nuit,
Les oisillons picorent
.....les miettes du jour
Sous leurs coquilles lisses.
Et nous... et nous,
Si tendres enfants d’hier...
Pierre Rousseau, Sur le dos de la nuit, 2005.
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dimanche 20 janvier 2008
samedi 19 janvier 2008
Histoire de voir - Brunehaut
Une légende assure que le nom du village de Bruniquel vient de la reine Brunehaut qui aurait construit le château féodal, dont il reste le donjon. C’est vrai que Bruniquel est une remarquable petite cité fortifiée, aux vieilles rues pittoresques bordées de maisons des XVe et XVIe siècles. C’est vrai aussi que les historiens savent bien récupérer l’histoire. Mais la récupération ne fait pas du neuf. Même en marchant dans les rues ordinaires, Brunehaut avait déjà dans ses yeux la profondeur des donjons. Aujourd’hui, un petit centre verrier assure au village une bonne conscience cristalline.
Ah! la Neustrie! pays des Celtes au front dégarni, lieu d’où sourdent les litanies incantatoires – lorica – et les pénitences publiques. Ils ne plaisantent pas, ces Celtes. Et comment le pourraient-ils dans ce pays – Rouen! - où beaucoup de sang et de fromage anglais coulent comme des boissons capiteuses ? Inondations, pestes, émeutes sanglantes et, quelque part, une petite fille brûlée vive: Jeanne D’Arc...
Et la Seine roule toujours ses cadavres empêtrés!
Pierre Rousseau, extrait de «Elsa-Marie ou le sourire des petites filles», Les saisons littéraires, solstice d’été 1997, numéro 11, Guérin éditeur, Montréal; tiré de Pas trop loin du nombril, inédit.
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vendredi 18 janvier 2008
Coup d’œil sur l’actualité - Fantômes
pour les sept jeunes de l'école BHS...»
jeudi 17 janvier 2008
Clin d’œil - Bizoune
Voici une façon originale de raconter la chose dans une chanson:
……L’as-tu fait, ti’fille lon,
……l’as-tu fait mouiller,
……L’as-tu fait, ti’fill’, yé, yé,
……Rigodé, rigodon, rigodaine.
……Touchez haut, touchez bas,
……Touchez-y, touchez-y pas;
……Laissez ça là, m’man veut pas,
……Pis l’bonhomm’ i l’saura pas.
……Et pis tape à la bizoun’,
……Et pis tape encore,
……Et pis tapoch’ toujours.
(Extrait d'une chanson)
mercredi 16 janvier 2008
mardi 15 janvier 2008
Ça crève les yeux - Téton borgne
Devant l’étonnement insistant de l’écrivain sur cet état de fait, l’amante Zulietta réplique : «Zanetto, lascia le donne, e studia la matematica» («Mon petit Jean, laisse les femmes, et étudie les mathématiques!»)
Ce qu’il fit.
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lundi 14 janvier 2008
Témoin oculaire
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dimanche 13 janvier 2008
Histoire de voir - Jules Michelet
«Pour l’homme, dont les faibles yeux ne font pas différence de la nature créée de Dieu à la nature créée du Diable, voilà le monde partagé. Une terrible incertitude planera sur toute chose. L’innocence de la nature est perdue. La source pure, la blanche fleur, le petit oiseau, sont-ils bien de Dieu, ou de perfides imitations, des pièges tendus à l’homme ?... Arrière! tout devient suspect.»
Jules Michelet, La sorcière.
___________________________________________________samedi 12 janvier 2008
vendredi 11 janvier 2008
Pas vu pas cru
Quelques aphorismes piqués sur Amine-Stoun.Skyrock:
«J'aime tes yeux, mais je préfère les miens car sans eux je ne verrais pas les tiens.»
«Les larmes de tes yeux n'éteindront jamais la lueur des étoiles.»
«Si tu me quitte un jour, quitte moi sous la pluie pour ne pas voir mes larmes.»
«La plus belle preuve d'amour, c'est une larme sortie des yeux d'un garçon amoureux.»
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jeudi 10 janvier 2008
mercredi 9 janvier 2008
mardi 8 janvier 2008
Vision - Le lecteur assassin
Dans le livre Aux limites du connu (p. 118), Jacques Bergier affirme qu’il est impossible d’écrire un roman policier dans lequel l’assassin serait le lecteur. Il existe des romans policiers où l’assassin est le narrateur, le narrateur lui-même la victime, la victime l’assassin ou la victime le lecteur (que l’on pense à la nouvelle de Fredric Brown publiée en 1947 «Ne vous retournez pas»). Mais, comment faire en sorte que le lecteur soit «l’auteur» des crimes commis dans le livre qu’il est en train de lire?
J’ai immédiatement douté de l’assertion de Bergier. Après quelques jours de réflexion, je tenais mon idée. Il était donc possible d’écrire un roman policier dans lequel le meurtrier serait le lecteur lui-même. Bien sûr, il n’est pas question ici du meurtrier écrivant sa propre histoire. Pour réaliser ce tour de force, il existe autant de scénarios que de lecteurs. Bien sûr, les chances de réussite reposent en grande partie sur la connaissance approfondie des allées et venues, des faits et gestes, des habitudes et manies du… lecteur. Des semaines, voire des mois plus tard, la filature achevée, la rédaction du livre proprement dit peut commencer, avec le nom du meurtrier (le lecteur), les dates et les heures précises des crimes, les lieux existants, etc. Le livre sera finalisé la veille des événements, en toute connaissance de cause...
Sauf… qu’il m’est impossible d’écrire ce livre. Car il faut que les crimes soient réellement commis. C’est la condition essentielle à la réalisation de ce scénario macabre dans lequel le lecteur apprend qu’il a tué, de ses propres mains, des personnes en chair et en os. Il faudrait que je sois à la fois «fou», superbement intelligent et... amoral.
Dans Traquenard, nouvelle publiée dans la revue littéraire «Le meurtre: de la chaîne alimentaire aux menottes» (La Compagnie à numéro, p.163), je prends le risque de vous dévoiler mon scénario dans lequel plusieurs crimes sont commis. C’est le résumé du livre que je pourrais moi-même écrire. Mais, qui donc pourrait faire une telle chose?
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lundi 7 janvier 2008
Chromatisme - Bleu
Swann disant à une prostituée : «C’est gentil, tu as mis des yeux bleus de la couleur de ta ceinture.»
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dimanche 6 janvier 2008
Ça crève les yeux - Un chien andalou
Scène tirée du film de Luis Buñuel « Un chien andalou » (1929)
samedi 5 janvier 2008
Poésie - Comme une algue sur une épave
Tu t’es endormie
….sur moi
De tout ton long
Étirée, moulée
Comme une algue
….sur une épave.
Un filet de salive
Frais comme la rosée
….coule
….sur mon épaule
Tu t’abandonnes
Corps et âme.
Tu m’aimes
C’est certain
Pour déserter la vie
Un si long moment
Et jeter l’ancre
….sur mon corps
Toi, mon escale.
Tu m’aimes
En tout lieu
Ici ou ailleurs
En terre ou étoile.
Pas de conquête
Ni de long chemin
Nul refuge
Nul terrier rouge
Pas de trésors
Enfouis
Oubliés
Dans quelque caverne
Ou abysse.
Tu es champ de fleurs
Je te cueille
À mon désir
Et te garde
Toute pour moi
Pour te nourrir
À même la sève
Qui coule
En rafale
Dans mes veines
Toi, mon aurore.
Tu m’aimes
La nuit venue
Sans flambeau
Ni candélabre
Sans ombre
Ni contraste
Dans l’opacité
De ta silhouette
C’est toujours ça de pris
Dans cette vie
Si mesquine
….en caresses.
Mon bonheur s’accroche
Fermement
Au lustre des étoiles
Offertes en garantie.
C’est l’espoir d’un matin
Nouveau départ
Pour me refaire
Plus beau
Plus grand
Dans le rêve
Le songe
Dans ton désir
Toi, ma fée.
Tu m’aimes
En rêves légers
Dans ton sommeil
Silencieux
Profond comme un plaisir.
Lentement
Je chavire
….sur le dos
….….ton corps
Lourd de lassitude
Délicat passage
Où je t’éloigne
De mon corps.
Ne te réveille surtout pas
Ne sombre pas non plus
….ailleurs
Dans quelque mer
….intérieure
Toi, ma fenêtre.
Tu m’aimes
Par tes ouvertures
Tantôt étales
Là
Bien fermées.
Sans défense
Contre personne
Méfiance des autres
Peut-être
La crainte des petits doutes
Et un soupçon de peur
Dans les viscères.
Mon ventre est noué
Tel l’animal
Qui te regarde
De loin
En secret.
Tu ne penses pas à moi
L’inexistant.
Une autre déception
Je boude
Inutile sursaut
Quand on est seul
À le savoir
Toi, ma jouissance.
Tu m’aimes
À en jouir
Goulûment
Écoutes chaque mot
Que je dis
Ils parlent d’amour
Et de désarroi.
Tes yeux se sont fermés
….au délire.
Je glisse mon doigt
….sur ta nuque
Ton front se plisse
Gémissements menus
Pleurs vains de la fillette
D’un autre âge.
Point de chagrin
Ça n’en vaut pas la peine.
N’empêche
Je me suis délesté
D’une bien belle cargaison
Toi, ma lumière.
Tu m’aimes
À contre-jour
Quand mon cœur fait replis
Dans la pénombre
….du paradoxe
Tu m’aimes
Je t’aime
Et pourtant
Je suis malheureux
Assidûment
Au bord des larmes
Adolescent timide
Comme ce frêle rayon
….de lune
Tassé honteusement
….dans l’encoignure.
La ville geint
L’air crécelle
En douce
Le rideau bouge
Une griffe l’agite
La patte ravisseuse
….de bonheur
Toi, mon frisson.
Tu m’aimes
Dans mon fort intérieur
Dans mon moi profond
Intime.
Je ferme la fenêtre
Pour retrouver
Douceur et calme
Et tes alentours.
Étrange angoisse
Dans ma tête lourde
Tourment malvenu
Tel un glaive brûlant
Dans la tiédeur
….du petit jour.
Je tourne en rond
Pour m’étourdir
Et oublier
M’oublier
Sauter les heures.
Tu dors toujours
À contre-courant
Du malheur
….qui m’assaille
Encore
Toi, ma vision.
Tu m’aimes
Dans mes idées confuses
Plus obscures et exiguës
….qu’un cachot.
Je m’assois à la table
….de la cuisine
Ne rien faire d’autre qu’écrire
Concasser le noir sur le blanc
Poignarder les maigres lettres
Marteler la tôle des mots
Écraser les pattes
….du A
Cabosser le point
….sur le i d’Aimer
Fuir la foule
Me replier sur moi-même
Comme le e
En silence
Muet
Et tendre mes bras
….vers l’inconnue
Toi, ma légende.
Tu m’aimes
Dans mes mots
Quand j’écris
À gorge déployée
Quand je hurle
De me rejeter
De ne pas m’aimer
Tel que je suis
Tel que tu me vois
À langueur de jour
Pauvre image
Cliché
Esquisse
Épreuve au mille retours
….de chariots.
Tu me liras
À l’envers des codes secrets
Tu me dépouilleras
….de ma faiblesse
Tu illumineras
….mon écriture mystère
Jusqu’à ce que je te dévoile
….ma détresse
Toi, ma vérité.
Tu m’aimes
Dans mes mensonges
Quand je donne
….mon être entier
Aux embruns de l’histoire
Quand je façonne des poèmes
Pour dire non
….aux faux-semblants.
Poémiser toujours
Encore,
Sur la même page
Blanche morte
Jeter les mots
….entre deux vides
Celui de mon cœur
Celui de ma tête.
Mon poème est véridique
Mais voûté
….comme une trahison
Toi, ma tristesse.
Tu m’aimes
Dans mes pleurs
Vastes larmes
Répandues par terre
De honte
De pudeur
Qui sait.
Évidement
Mauvais sens
Affliction en ristourne
Blafarde.
Le malheur lèche
….mes derniers remords
Puis s’élève
….une odeur de chanvre
Qui disparaîtra
Au petit matin
Furtive fée
En mal d’étreintes
Chassée par l’arôme
….du café frais.
Mais tu seras
Inlassablement
Présente
Toi, ma certitude.
Tu m’aimes
Encore
Et davantage
Femme endormie
….sur le dos
Si mélodieuse
Dans ton silence.
Tes deux mains
À plat sur ta poitrine
Nue
Vaillante chasteté
En redoute
Dans la véracité
….de ta nature
Humaine.
Au réveil
Tu me doperas
….de ta sève
Vigueur
Cerises à chair molle
Lait rose suintant
….de tes mamelons
Jusqu’au tarissement
….de l’extase.
À midi
Dans l’union des aiguilles
Amantes
Quand sonnera
Enfin
L’alexandrin.
Alors
Pour toi
J’accoucherai
D’un poème noirci de lumière.
Pierre Rousseau, Sur le dos de la nuit, 2005.
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vendredi 4 janvier 2008
jeudi 3 janvier 2008
La littérature - Œil juif
mercredi 2 janvier 2008
Histoire de voir - Calamity Jane
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